La diffusion dans l’émission Enquête d’Afrique sur Canal+ du témoignage sordide d’une femme violée par son père et devant abandonner son bébé a fait réagir le procureur de la République.
C’est une histoire qui a attiré l’attention de la justice au Burkina Faso : une jeune fille de 14 ans violée par son propre père. Un bébé est né de ce viol et l’adolescente (prénommée Carine) a par la suite été chassée de la maison familiale. Ses proches l’ont aussi poussée à se débarrasser de son enfant par peur qu’un malheur s’abatte sur la famille selon des croyances ancestrales. Pendant ce temps, le père incestueux menait une vie tranquille. Mais un reportage diffusé sur la chaîne de télévision française Canal+ a été ensuite partagé sur les réseaux sociaux. Fait rare, le procureur du Faso Harouna Yoda s’est alors saisi de cette histoire qui aurait pu passer inaperçue comme tant d’autres.
Ce qui a sans doute interpelé le procureur, c’est cette phrase de la journaliste à la fin du reportage : « le père de Carine ne sera jamais inquiété. » Car dans un communiqué diffusé mercredi, le procureur du Faso Harouna Yoda explique que les faits n’avaient pas été portés à la connaissance de la justice. Une enquête a dès lors été diligentée et le père de la victime qui avait fui son domicile a été interpelé lundi dernier par la police et déféré au parquet mercredi 13 août. Le procureur précise que des poursuites ont d’ores et déjà été engagées contre ce dernier et des dispositions prises pour mettre en sécurité l’enfant né de l’inceste.
Si ce cas a pu être repéré, beaucoup d’autres faits d’incestes et de violences sexuelles sur les enfants sont passés sous silence. Généralement, pour préserver l’honneur de la famille les proches étouffent ces histoires ou les gèrent en interne. Au Burkina Faso, les auteurs d’inceste et de viol sur mineurs encourent 1 à 30 ans d’emprisonnement et une amende allant de 600 000 à dix millions de francs CFA.
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